La chirurgie du rachis cervical

Quand faut-il penser à la chirurgie ?

Une intervention chirurgicale cervicale n’est souhaitable que dans les circonstances suivantes :  

  • Échec du traitement médical bien conduit et suffisamment prolongé (4 à 8 semaines) avec persistance d’une douleur (névralgie) invalidante que le patient ne peut plus supporter dans le cas d’une hernie discale cervicale ou de l’arthrose cervicale.  
  • Situations relevant de l’urgence : 
    • Névralgie hyperalgique (douleur intolérable non soulagée par la morphine)
    • Névralgie paralysante avec déficit moteur
    • Névralgie avec signes de compression de la moelle épinière (signes atteignant les membres supérieurs et inférieurs).  

La découverte au scanner ou à l’IRM d’une hernie discale cervicale asymptomatique (ne donnant aucun symptôme) ne doit pas conduire à une intervention chirurgicale (sauf en cas de hernie très volumineuse représentant un danger pour la moelle épinière – tâche blanche dans la moelle à l’IRM).

Quels sont les objectifs de la chirurgie ?

Le but de l’intervention est de libérer les structures nerveuses (racine nerveuse, moelle épinière) et faire disparaître la névralgie (douleur dans le membre supérieur). Ce but est obtenu dans environ 90% des cas. En revanche, il peut persister des cervicalgies.  
 
Il n’est jamais possible d’assurer que les troubles neurologiques (moteurs ou sensitifs) disparaîtront totalement. La racine nerveuse peut être abîmée par une compression trop importante ou trop prolongée. Cette réserve sera beaucoup plus importante pour les troubles de la moelle épinière (structure particulièrement fragile et vulnérable). 

En quoi consiste la chirurgie ?

Cette intervention se déroule sous anesthésie générale.  
 
La voie d’abord est classiquement antéro-latérale, ce qui permet d’accéder à l’avant du disque. Il s’agit d’une chirurgie mini=invasive où l’on écarte les muscles du cou, les vaisseaux du cou, l’oesophage et la trachée. Le niveau à opérer est repéré au préalable par radioscopie.
Après ablation complète du disque, il est possible d’enlever (généralement sous microchirurgie) la hernie discale ou l’arthrose. Cette intervention est le plus souvent complétée d’une arthrodèse (fusion des deux vertèbres) pour traiter l’instabilité due à l’ablation du disque. Certains centres pourront proposer la mise en place d’une prothèse cervicale.  
 
La voie postérieure (incision dans la nuque)  est très peu utilisée pour les hernies discales en raison de son risque neurologique dû à la présence de la moelle épinière qui rend très difficile l’accès à la hernie, mais peut être utilisée pour retirer l’arthrose lors d’une myélopathie cervicarthrosique. Ce type d’intervention laisse toujours des traces cicatricielles superficielles et profondes.

Quels sont les résultats ?

La chirurgie donne de bons résultats avec 50% des patients qui se trouvent améliorés et 30% qui voient leurs symptômes stabilisés, selon l’âge, l’évolution de la cervicarthrose et l’importance de la symptomatologie. Il peut survenir une réapparition des symptômes des années après l’intervention par la poursuite de l’évolution des lésions dégénératives.  

Quelles sont les suites de l’opération ?

L’amélioration des douleurs survient rapidement après l’opération (quelques semaines). La récupération des troubles neurologiques peut être plus lente (plusieurs mois) et nécessite de la kinésithérapie pour rééduquer la marche et/ou les membres supérieurs.