Fractures

Les fractures sont des lésions des vertèbres.
Il s’agit de lésions osseuses mais auquelles peuvent s’ajouter des lésions des ligaments.
Elles sont le plus souvent traumatiques (sport, accident de la voie publique, chute…) mais peuvent aussi être ostéoporotiques chez le sujet âgé.
Le traitement peut être conservateur, antalgiques et corset mais aussi être chirurgical si la fracture est instable ou la douleur trop importante.
La chirurgie peut être classique (ouverte) ou mini-invasive (petites incisions) voir même per-cutanée.
Elle nécessite la mise en place d’implants (vis, tiges) ou de ciment.

Le rachis cervical

La colonne vertébrale est composée de 7 vertèbres cervicales.
Ces vertèbres sont très mobiles et donc soumises au développement de lésions dégénératives comme l’arthrose ou la hernie discale mais aussi au risque de lésions fracturaires.

A l’intérieur de ces vertèbres 2 structures importantes sont présentes: la moelle épinière et l’artère vertébrale.

La moelle épinière est une partie du système nerveux central qui sert à transmettre les informations nerveuses entre le cerveau et le corps, elle est située dans le canal vertébral.

Ainsi une lésion de la moelle épinière peut entraîner:

Au niveau des bras et des jambes:

  • Des déficits nerveux sensitifs:
    • les paresthésies (fourmis)
    • l’hypoesthésie (perte de la sensation)
    • les dysesthésies (sensations bizarres)
  • Des déficits moteurs (paralysie)
  • Des troubles de la marche ou de l’équilibre (apraxie, spasticité)

Au niveau du périnée :

  • Des troubles sensitifs (anesthésie en selle)
  • Des troubles moteurs (rétention ou incontinence)
inlicito more tormentis exponeretur.

Par les processus transverses passe le canal vertébral qui contient l’artère vertébrale (de la première à la sixième vertèbre).

Les lésions de l’artère vertébrale d’origine traumatique ou arthrosique (nous ne traiterons pas les lésions idiopathiques ou de maladie des vaisseaux) peuvent quant à elles provoquer des accidents vasculaires cérébraux avec des conséquences neurologiques selon le territoire cérébral atteint.

Selon le type de fracture et/ou en cas de symptômes neurologiques associés il ne faut pas hésiter à dépister une lésion de l’artère vertébrale.

La première et la deuxième vertèbre cervicale sont particulières.

L’atlas est la première vertèbre cervicale, elle est en forme d’anneau et relie le crâne à la deuxième vertèbre cervicale, elle est constituée de:

  • Un arc antérieur
  • Un arc postérieur
  • Deux masses latérales (articulations supérieures et inférieures)

L’artère vertébrale passe par le canal vertébral puis longe la partie supérieure de l’arc postérieur de la première vertèbre cervicale avant d’entrer dans le crâne.

Dans la partie postérieure se trouvent de gros plexus veineux. Entre les deux arcs se trouve le tronc cérébral où se situent les nerfs crâniens et les centres de la vigilance.
L’axis est La deuxième vertèbre cervicale, elle a une forme transitionnelle car elle possède une dent qui s’articule avec la première vertèbre cervicale.

La dent s’articule avec la partie postérieure de l’arc antérieur de la première vertèbre cervicale avec lequel elle est tenue par des ligaments. (cruciformes et membraneux)
Elle possède un ligament allaire au niveau du sommet qui la relie au crâne.
Au niveau du canal vertébral, on retrouve la fin du tronc cérébral et le début de la moelle épinière.

Le rachis cervical haut C1-C2

Les deux premières vertèbres cervicales ont une forme particulière. 
 
La première vertèbre ou Atlas forme un anneau autour de la moelle épinière. 
 
Elle s’articule avec le crâne en haut et La deuxième vertèbre cervicale en bas et à l’intérieur de l’anneau. 
 
En effet, la deuxième vertèbre cervicale possède une « dent » ou processus odontoïde qui s’articule avec la partie postérieure de l’arc antérieur de la première vertèbre cervicale. 
 
En cas de fracture de la première vertèbre cervicale (traumatisme) le traitement est conservateur et dans certains cas particuliers chirurgical: arthrodèse postérieure. 
 
En cas de fracture de la deuxième vertèbre cervicale, la fracture peut intéresser la dent, le corps ou les deux. 
 
Le traitement est conservateur et peut être chirurgical dans certains cas soit par devant (vissage odontoïde) ou par derrière (arthrodèse postérieure).

Le rachis cervical bas C3-C7

Le rachis cervical inférieur est limité de la troisième vertèbre à la septième vertèbre cervicale. 

C’est une partie très mobile, sujette aux fractures traumatiques. 

Il peut s’agir d’une simple fracture osseuse ou d’une fracture intéressant aussi les ligaments ce qui crée une instabilité qui nécessite une chirurgie de stabilisation par devant le plus souvent voire par derrière.

Le rachis dorso-lombaire

Le rachis dorsal est composé de 12 vertèbres. 

Il s’articule dans sa partie supérieure avec le rachis cervical est dans sa partie inférieure avec le rachis lombaire. 

Sur le côté il s’articule avec les côtes et ferme en arrière la cage thoracique.

Le rachis dorsal est peu mobile et donc peu soumis aux lésions dégénératives. 

Le rachis lombaire est composé de cinq vertèbres. 

Il est mobile et souvent soumis aux lésions dégénératives et aux fractures.

Ainsi les lésions fracturaires les plus fréquentes se situent au niveau de la charnière dorso-lombaire et au niveau du rachis lombaire. 

L’ensemble repose sur une vertèbre particulière : le sacrum, qui s’articule avec le bassin et d’où sortent les racines sacrées.

Au niveau dorsal, les côtes s’articulent avec le corps et les processus transverses.  

Le rachis dorso-lombaire

Le rachis dorsolombaire comporte une partie plus rigide au niveau dorsal et une partie très mobile souvent sujette aux fractures traumatiques de D10 à L2.  
 
Le rachis dorsolombaire est souvent sujet aux fractures ostéoporotiques chez le sujet âgé. 
 
Le traitement peut être conservateur ou nécessiter une chirurgie pour la douleur et la consolidation de la fracture: cimentoplastie (ciment dans la vertèbre) ou pour la stabilité: ostéosynthèse (vis et tiges).

Le sacrum

Le sacrum est une vertèbre particulière qui comporte cinq vertèbres soudées.  
 
Du sacrum partent les nerfs sacrés au nombre de quatre numérotés S1 à S4.
 
Enfin à l’extrémité du sacrum se trouve le coccyx, Il s’agit de vertèbres vestigiales.
 
Le sacrum s’articule avec le bassin avec les ailes iliaques (articulations sacro-iliaques).

Les fractures du sacrum sont rares et le plus souvent associées à une fracture du bassin.

Il existe plusieurs classifications selon le type de fracture,

  • La classification de Denis pour les fractures longitudinales où la zone 1 représente une fracture longitudinale qui passe par  l’aileron sacré et la zone 2 où la fracture longitudinale passe par les trous sacrés. 

    Ces deux fractures occasionnent rarement un déficit neurologique et se traitent par une réduction des fractures du bassin si nécessaire et un décubitus dorsal (allongé sur le dos) pendant 6 semaines.

    La 3ème zone intéresse le canal rachidien, est le plus souvent isolée (pas de fracture du bassin associée) et peut être responsable d’un déficit neurologique.
  • La classification de Roy-Camille étudie les fracture transversales en zone 3, elles sont le plus souvent responsable d’un déficit neurologique et nécessitent alors une prise en charge chirurgicale avec une ostéosynthèse avec laminectomie.

Elles sont heureusement rares et représentent 16% des fractures du sacrum.